Diag-Déchets

Le sulfate de baryum :

Le baryum et ses composés ont de nombreuses applications notamment dans l’industrie pétrolière, l’industrie chimique et le secteur des matières de charge. La toxicité des composés du baryum dépend de leur capacité à libérer des ions Ba++ dans l’eau et les fluides biologiques. Le sulfate de baryum n’étant pas très soluble dans l’eau et le milieu biologique peut tout de même induire une intoxication si l’exposition est récurrente. Une forte présence d’ion Ba++ induisent une chute importante du potassium plasmatique et une stimulation des fibres musculaires lisses, striées et cardiaque. Les symptômes comportent de violentes douleurs abdominales accompagnées de diarrhées, des myoclonies, contractures douloureuses puis paralysie flasque et des troubles du rythme et de la conduction cardiaque.

L’inhalation prolongée de poussières de sulfate de baryum est susceptible d’entraîner une pneumoconiose bénigne, ou barytose. [3]

Le graphite et le carbone :                          

Certaines opérations chimiques ou physiques altèrent les matériaux formés de graphite ou carbone comme l’incinération, la combustion, le ponçage ou le sciage. Des fines particules sont alors dégagées et peuvent être inhalées. Des études de solubilité dans des milieux proches des milieux physiologiques à 37°C ont montré que les particules de carbone étaient pratiquement insolubles. De ce fait la biopersistance de ces particules est importante et peut amener à une surcharge pulmonaire. La pneumoconiose au graphite, bronchites chroniques, et fibroses sont des effets avérés d’une exposition importante aux microparticules de graphite. [4]

Le noir de carbone :

Le noir de carbone pénètre dans l’organisme essentiellement par inhalation mais aussi par voies orale et cutanée. Après inhalation, il s’accumule dans le tractus respiratoire et s’élimine lentement par voie digestive, la clairance muco-ciliaire ou expectoré. [5] Les principaux symptômes respiratoires rapportés suite à une exposition au noir de carbone sont une toux et des expectorations chroniques, une respiration sifflante et un essoufflement, parfois associés à une altération de la fonction pulmonaire caractérisée par une obstruction bronchique ou un syndrome restrictif, ainsi qu’à une augmentation des taux sériques de cytokines pro-inflammatoires et d’autres marqueurs précoces de toxicité pulmonaire. Dans les études les plus anciennes où les travailleurs étaient exposés aux niveaux les plus importants, des tableaux de pneumoconioses ont été observés. Les données épidémiologiques, analysées dans leur ensemble, ne sont pas suffisamment probantes pour conclure à la cancérogénicité du noir de carbone inhalé chez l’homme. Des modifications réversibles des paramètres de l’inflammation pulmonaire et systémique, ainsi que de certains paramètres cardiovasculaires ont été observées à faible dose dans le cadre d’expositions contrôlées de courte durée. [6]

Les poussières de plastique : [7] [8]

Les matières plastiques industrielles thermoplastiques et thermorigides fabriquées à partir de polymères synthétiques sont inertes et non toxiques. Cependant des dangers associés à leur manipulation y en découlent dû aux poussières qui peuvent être crées lors de l’usinage, à la présence de monomères, oligomères ou produits de départ et à une élévation de la température qui libère et décompose les polymères et leurs constituants. Lorsque les matières plastiques sont chauffées au-delà de 150°C, les polymères deviennent sources d’émission de produits volatils potentiellement toxiques pour les salariés. Même si ce sont des poussières sans toxicité spécifique, elles sont dangereuses car elles sont extrêmement fines (de 1 à 10 microns) et agissent sur l’appareil pulmonaire par effet de surcharge.


[3] Hoet, Perrine. Baryum et composés. In: Encyclopédie Médico-Chirurgicale, Elsevier Masson SAS : Paris 2018, p.volume 13, n°2, p. 1-11

[4] La fabrication et l’usinage des matériaux composites à base de fibres de carbone – Éléments pour l’évaluation des risques sanitaires des travailleurs en France – AVIS de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, mai 2010.

[5] Morrow PE – Possible mechanisms to explain dust overloading of the lungs. Fund Appl Toxicol. 1988 ; 10 : 369-384.

[6] Driscoll KE, Carter JM, Howard BW, Hassenbein DG et al. – Pulmonary inflammatory, chemokine, and mutagenic responses in rats after subchronic inhalation of carbon black. Toxicol Appl Pharmacol. 1996 ; 136 : 372-380.

[7] Matières plastiques et adjuvants – INRS – ED 63 – 10/2006

[8] LAFOND D, GARNIER R. – Toxicité des produits de dégradation thermique des matières plastiques. Encyclopédie médico-chirurgicale. Toxicologie, pathologie professionnelle 16-541-C-10 Elsevier Masson, 2008 12p.

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