De nombreux matériaux contenant du plomb ont longuement été utilisés dans le bâtiment pour ses différentes propriétés. Les interventions sur les chantiers lors de travaux d’entretien, de rénovation et de démolition de bâtiments sont à l’origine d’exposition au plomb pour les travailleurs. Selon les différentes enquêtes Sumer, environ 27 000 salariés du secteur de la construction sont exposés au plomb. L’absorption de plomb peut provoquer de graves atteintes à la santé, ce pourquoi la mise en œuvre de mesures de prévention s’impose.
Les peintures au Plomb :
– La céruse (hydrocarbonate de plomb PbCO3, Pb(OH)2 ). La céruse est un pigment synthétique blanc opaque appelé « blanc de plomb ». Elle était très largement utilisée pour la fabrication de peintures et enduits, en raison de ses nombreux avantages (blanc parfait, résistance, imperméabilité, action bactéricide et fongicide …). Elle servait à la réalisation d’impressions, rebouchages, enduits, peinture et décoration sur plusieurs supports tels que du plâtre, du métal, de la pierre et du bois (décors muraux, faux bois, faux marbres, boiseries, battants, cadres de fenêtres, corniches, plafonds, plénums, murs, allèges et embrasures de fenêtres, …) qui ainsi avaient une durabilité accrue. Son utilisation professionnelle est interdite depuis 1948.
– Le minium ou tétraoxyde de plomb (Pb3O4) est utilisé comme pigment rouge dans la peinture et plus largement dans la peinture anticorrosion, notamment sur les supports métalliques tels que la serrurerie (garde-corps, mains courantes d’escaliers extérieurs et intérieurs, grilles), les portes et leur cadre, les trappons, les volets , les radiateurs, les charpentes et les poteaux métalliques. Son usage à été arrêté au milieu des années 90 par suite d’une obligation dissuasive d’étiquetage.
– Les siccatifs à base de composés du plomb (monoxyde de plomb (litharge), acétate de plomb). Un siccatif est une substance qui joue un rôle de catalyseur en accélérant le séchage ou durcissement d’un matériau tel une huile siccative (pour le bâtiment) ajouté à la peinture notamment sur les supports en bois (les portes et leur cadre, les volets, les peintes, les moulures et les cimaises).
– Divers pigments qui servent à colorer les peintures comme le chromate de plomb, le rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb, le jaune de sulfochromate de plomb font l’objet d’une interdiction de mise sur le marché et d’utilisation sauf autorisation spécifique depuis 2015.
Le Plomb métallique :
– Couverture : Outre son utilisation sous forme de feuilles pour réaliser la couverture de bâtiments, le plomb est également utilisé comme accessoire de couverture pour réaliser les souches de cheminée, les chenaux, les recouvrements de balcons… Sur les bâtiments dotés d’une couverture en zinc, les soudures entre les plaques de zinc sont couramment réalisées par apport d’alliage étain-plomb sous forme de baguettes.
– Canalisations : Le plomb a été largement utilisé pour la fabrication de canalisation d’eau potable et de gaz de petit diamètre jusqu’en 1995 date de son interdiction.
– Vitraux : Le plomb métallique est utilisé sous forme de profilés pour le montage des vitraux.
Le plomb est un métal mou, malléable, ayant une faible résistance à la rupture. Ses caractéristiques mécaniques sont, son faible point de fusion qui permet de le souder aisément, son étanchéité et sa résistance à la corrosion
ont fait du plomb un matériau très utilisé. En raison de sa densité élevée et de son élasticité pratiquement nulle, le plomb, sous forme de feuilles laminées, constitue un matériau de choix comme écran contre la propagation des
ondes sonores et rayonnements X.
Autres utilisations :
Des pigments à base de plomb pour colorer des verres et les oxydes de plomb en tant qu’additif dans la fabrication de l’émail recouvrant les carreaux de céramique sont utilisés. La vaisselle en cristal contient 24% de plomb (des études ont démontré la migration de plomb dans les aliments acides). Le plomb peut
aussi se retrouver dans les munitions (explosif primaire ou balles), bijoux, jouets ainsi que dans certains produits cosmétiques.
Arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l'entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d'opérations comportant un risque d'exposition à l'amiante. NOR: ETST1306549A
Version consolidée au 15 mars 2013
Le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social,
Vu le code du travail, notamment ses articles R. 4412-111 et R. 4412-113 ;
Vu l'avis du conseil d'orientation sur les conditions de travail (commission spécialisée relative à la prévention des risques pour la santé au travail) en date du 31 octobre 2012.
Vu l'avis de la commission consultative d'évaluation des normes du comité des finances locales en date du 10 janvier 2013, Arrête :
Article 1
Champ d'application.
Le présent arrêté s'applique aux opérations définies à l'article R. 4412-94 du code du travail.
Article 2
L'employeur s'assure que :
― les appareils de protection respiratoire (APR) sont adaptés aux conditions de l'opération ainsi qu'à la morphologie des travailleurs, notamment en réalisant un essai d'ajustement ;
― les travailleurs sont formés aux règles d'utilisation et d'entretien des APR ;
― les conditions de nettoyage, de rangement, d'entretien et de maintenance des APR soient conformes à la réglementation en vigueur et aux instructions du fabricant.
La mise en œuvre des recommandations de la norme NF EN 529 par l'employeur est réputée satisfaire aux exigences du présent article.
Article 3
Choix des équipements de protection individuelle selon le niveau d'empoussièrement.
Lorsque le niveau d'empoussièrement est supérieur au seuil mentionné à l'article R. 1334-29-3 du code de la santé publique, le travailleur est équipé a minima :
a) Empoussièrement de premier niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou de surchaussures à usage unique ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un demi-masque filtrant à usage unique FFP3 (classification issue de la norme NF EN 149 de septembre 2009) ; ou d'un APR filtrant avec demi-masque ou masque complet équipé de filtres P3 (classification issue de la norme NF EN 143 de mai 2000) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM2P avec demi-masque (classification issue de la norme NF EN 12 942 de décembre 1998 et ses amendements) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TH3P avec cagoule ou casque (classification issue de la norme NF EN 12 941 de décembre 1998 et ses amendements) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM3P avec masque complet (classification issue de la norme NF EN 12942 de décembre 1998 et ses amendements).
Le port des demi-masques filtrants à usage unique FFP3 est limité aux interventions visées à l'article R. 4412-144 et à une durée de moins de quinze minutes.
b) Empoussièrement de deuxième niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou de surchaussures à usage unique ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM3P avec masque complet (classification issue de la norme NF EN 12942 de 1998 et ses amendements) permettant d'assurer en permanence une surpression à l'intérieur du masque et dont le débit minimum est de 160 l/min ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à débit continu de classe 4 (défini et identifié selon la norme NF EN 14594 août 2005) assurant un débit minimum de 300 l/min, avec masque complet ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à la demande à pression positive avec masque complet (défini et identifié selon la norme NF EN 14593-1er août 2005) permettant d'atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min ;
c) Empoussièrement de troisième niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou sur chaussures à usage unique étanches aux particules ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à débit continu de classe 4 (défini et identifié selon la norme NF EN 14594 août 2005) assurant un débit minimum de 300 l/min, avec masque complet ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à la demande à pression positive, avec masque complet (défini et identifié selon la norme NF EN 14593-1er août 2005) permettant d'atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min ; ou
― d'un vêtement de protection ventilé étanche aux particules.
Article 4
Gestion des déchets des consommables.
Après chaque utilisation, les consommables sont traités comme des déchets, au sens des articles R. 4412-121 à R. 4412-123.
Article 5
Vérification, entretien et maintenance des appareils de protection respiratoire.
Avant chaque utilisation et conformément aux notices d'instructions du fabricant, les APR font l'objet des vérifications suivantes :
― un contrôle de l'état général ;
― un contrôle du bon fonctionnement des APR ;
― un test d'étanchéité permettant de vérifier que la pièce faciale est correctement ajustée par le travailleur.
Après chaque utilisation, les APR sont décontaminés.
Les APR sont vérifiés sous la responsabilité de l'employeur et conformément aux notices d'instructions du fabricant.
Une vérification de l'état général, du bon fonctionnement et du maintien en conformité de l'APR est également réalisée, conformément aux instructions du fabricant :
― après toute intervention sur l'équipement ou tout événement susceptible d'altérer son efficacité ;
― et a minima tous les douze mois.
Les dates et la fréquence de changement des filtres des APR sont consignées dans le registre de sécurité mentionné à l'article L. 4711-5.
Article 6
Dispositions finales.
Le directeur général du travail est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait le 7 mars 2013.
Pour le ministre et par délégation :
Le directeur général du travail,
J.-D. Combrexelle