Les particules retenues dans le tissu interstitiel s’accumulent avec l’accroissement de l’exposition et peuvent conduire à une fibrose. Même si le risque cancérogène n’a pas été démontré chez l’Homme, il ne peut être rejeté en tant que conséquence possible d’une inflammation chronique. En effet, selon une étude du CIRC, une exposition prolongée aux particules inhalées à des concentrations suffisamment élevées peut conduire à une altération des mécanismes de clairance normale dans la région alvéolaire du poumon, entraînant une accumulation continue de particules qui mènent éventuellement à des charges pulmonaires excessives accompagnées d’une inflammation alvéolaire chronique. La réponse inflammatoire peut donner lieu à une génération accrue d’espèces réactives de l’oxygène, des lésions cellulaires, une prolifération cellulaire, une fibrose, l’induction de mutations et, finalement, un cancer. [1]
Quelques exemples de PSES :
Aluminium :
L’aluminium, très utilisé de nos jours dans de nombreux domaines, comme l’industrie du bâtiment, l’industrie agro-alimentaire, les produits pharmaceutiques, la chirurgie, la cosmétologie ou le traitement des eaux potables, peut être à l’origine d’exposition par voie digestive, respiratoire ou cutanée.
95% de l’aluminium ingéré est éliminé dans les fèces sans qu’il ait passé la barrière intestinale, le reste est éliminé par les urines et une petite fraction est stockée dans les os, le foie et les poumons voir même le cerveau. Les mécanismes de toxicité s’exercent donc au niveau des organes de stockage de l’aluminium.
Dans les os, son accumulation est traduite par une interférence avec le phénomène de minéralisation osseuse. Des cristaux occupent les sites de dépôt du calcium et conduisent à une ostéomalacie, c’est-à-dire une décalcification osseuse. L’aluminium stimule également plusieurs types de cellules osseuses, ce qui provoque une rupture de l’homéostasie du tissu.
Au niveau du cerveau l’accumulation peut causer des troubles neurologiques provoquant des troubles du langage, troubles moteurs et encéphalopathies. Des études ont remarqué une corrélation entre un taux élevé d’aluminium dans les tissus cérébraux et des lésions dans le cerveau du type plaques séniles et dégénérescence neurofibrillaire ; caractéristiques de la maladie de l’Alzheimer. La relation causale entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer n’a pas pu être mise en évidence en l’état actuel des connaissances scientifiques.
L’aluminium inhalé arrive au niveau du tractus respiratoire et est éliminée par clairance mucociliaire vers le tractus digestif (OMS IPCS, 1997). L’élimination de l’aluminium peut également s’effectuer par les voies respiratoires supérieures, entrainant selon certaines études une contamination par l’aluminium de l’épithélium nasal et une atteinte du cerveau.
Chez les personnes victimes d’une exposition professionnelle par inhalation à l’aluminium, ce métal est suspecté de favoriser l’apparition de cancers du poumon et de la vessie. La toxicité de l’aluminium se manifeste principalement par des atteintes du système respiratoire, asthme ou symptômes asthmatiformes, bronchite, bronchite chronique et perturbations de la fonction ventilatoire pouvant découler en un cancer bronchopulmonaire primitif, ainsi que du système urinaire par l’apparition de tumeurs primitives de l’épithélium urinaire.
La pénétration cutanée de l’aluminium est favorisé au niveau des tissus lésés, elle peut alors engendrer des cancers du sein du à l’action œstrogénique de l’aluminium. [2]
[1] Evaluation des effets sur la santé sur le lieu de travail pour les poussières dites sans effet spécifique (PSES) – AVIS et RAPPORT de l’Anses relatif à la proposition de valeurs limites d’exposition à des agents chimiques en milieu professionnel n° 2017-SA-0148, novembre 2019 (https://www.anses.fr/fr).
[2] Evaluation des risques sanitaires liés à l’exposition de la population française à l’aluminium – Eaux/Aliments/Produits de Santé (partenariat Afssaps et InVS) n° EAUX-Ra-Aluminium, novembre 2003.
Arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l'entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d'opérations comportant un risque d'exposition à l'amiante. NOR: ETST1306549A
Version consolidée au 15 mars 2013
Le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social,
Vu le code du travail, notamment ses articles R. 4412-111 et R. 4412-113 ;
Vu l'avis du conseil d'orientation sur les conditions de travail (commission spécialisée relative à la prévention des risques pour la santé au travail) en date du 31 octobre 2012.
Vu l'avis de la commission consultative d'évaluation des normes du comité des finances locales en date du 10 janvier 2013, Arrête :
Article 1
Champ d'application.
Le présent arrêté s'applique aux opérations définies à l'article R. 4412-94 du code du travail.
Article 2
L'employeur s'assure que :
― les appareils de protection respiratoire (APR) sont adaptés aux conditions de l'opération ainsi qu'à la morphologie des travailleurs, notamment en réalisant un essai d'ajustement ;
― les travailleurs sont formés aux règles d'utilisation et d'entretien des APR ;
― les conditions de nettoyage, de rangement, d'entretien et de maintenance des APR soient conformes à la réglementation en vigueur et aux instructions du fabricant.
La mise en œuvre des recommandations de la norme NF EN 529 par l'employeur est réputée satisfaire aux exigences du présent article.
Article 3
Choix des équipements de protection individuelle selon le niveau d'empoussièrement.
Lorsque le niveau d'empoussièrement est supérieur au seuil mentionné à l'article R. 1334-29-3 du code de la santé publique, le travailleur est équipé a minima :
a) Empoussièrement de premier niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou de surchaussures à usage unique ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un demi-masque filtrant à usage unique FFP3 (classification issue de la norme NF EN 149 de septembre 2009) ; ou d'un APR filtrant avec demi-masque ou masque complet équipé de filtres P3 (classification issue de la norme NF EN 143 de mai 2000) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM2P avec demi-masque (classification issue de la norme NF EN 12 942 de décembre 1998 et ses amendements) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TH3P avec cagoule ou casque (classification issue de la norme NF EN 12 941 de décembre 1998 et ses amendements) ; ou
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM3P avec masque complet (classification issue de la norme NF EN 12942 de décembre 1998 et ses amendements).
Le port des demi-masques filtrants à usage unique FFP3 est limité aux interventions visées à l'article R. 4412-144 et à une durée de moins de quinze minutes.
b) Empoussièrement de deuxième niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou de surchaussures à usage unique ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un APR filtrant à ventilation assistée TM3P avec masque complet (classification issue de la norme NF EN 12942 de 1998 et ses amendements) permettant d'assurer en permanence une surpression à l'intérieur du masque et dont le débit minimum est de 160 l/min ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à débit continu de classe 4 (défini et identifié selon la norme NF EN 14594 août 2005) assurant un débit minimum de 300 l/min, avec masque complet ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à la demande à pression positive avec masque complet (défini et identifié selon la norme NF EN 14593-1er août 2005) permettant d'atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min ;
c) Empoussièrement de troisième niveau :
― de vêtements de protection à usage unique avec capuche de type 5 aux coutures recouvertes ou soudées (classification issue de la norme NF EN ISO 13982-1 et son amendement de mars 2011), fermés au cou, aux chevilles et aux poignets ;
― de gants étanches aux particules compatibles avec l'activité exercée ;
― de chaussures, de bottes décontaminables ou sur chaussures à usage unique étanches aux particules ;
― et, en fonction de l'évaluation des risques réalisée par l'employeur :
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à débit continu de classe 4 (défini et identifié selon la norme NF EN 14594 août 2005) assurant un débit minimum de 300 l/min, avec masque complet ; ou
― d'un APR isolant à adduction d'air comprimé respirable à la demande à pression positive, avec masque complet (défini et identifié selon la norme NF EN 14593-1er août 2005) permettant d'atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min ; ou
― d'un vêtement de protection ventilé étanche aux particules.
Article 4
Gestion des déchets des consommables.
Après chaque utilisation, les consommables sont traités comme des déchets, au sens des articles R. 4412-121 à R. 4412-123.
Article 5
Vérification, entretien et maintenance des appareils de protection respiratoire.
Avant chaque utilisation et conformément aux notices d'instructions du fabricant, les APR font l'objet des vérifications suivantes :
― un contrôle de l'état général ;
― un contrôle du bon fonctionnement des APR ;
― un test d'étanchéité permettant de vérifier que la pièce faciale est correctement ajustée par le travailleur.
Après chaque utilisation, les APR sont décontaminés.
Les APR sont vérifiés sous la responsabilité de l'employeur et conformément aux notices d'instructions du fabricant.
Une vérification de l'état général, du bon fonctionnement et du maintien en conformité de l'APR est également réalisée, conformément aux instructions du fabricant :
― après toute intervention sur l'équipement ou tout événement susceptible d'altérer son efficacité ;
― et a minima tous les douze mois.
Les dates et la fréquence de changement des filtres des APR sont consignées dans le registre de sécurité mentionné à l'article L. 4711-5.
Article 6
Dispositions finales.
Le directeur général du travail est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait le 7 mars 2013.
Pour le ministre et par délégation :
Le directeur général du travail,
J.-D. Combrexelle